En effeuillant la Marguerite des trottoirs parisiens, Christina Drakos s’est arrêtée à la pétale « j’adore ». Oui, elle adore Paris, et dans toutes les représentations que son œil de photographe nous offre, on sent cet amour. Un amour qui n’est pas celui des grands monuments ni des belles perspectives, bien qu’elle ne les dédaigne pas non plus, mais un amour de ses petites rues, de ses enseignes cocasses, de ses bistrots animés, de ses jardins fleuris ou enneigés, de ses nombreux animaux qu’elle saisit avec humour, sachant jouer avec la lumière.
Surtout elle aime les Parisiens, leurs regards, leurs rires qu’elle surprend au coin d’un arrêt d’autobus ou d’une terrasse de café. Elle appréhende avec finesse son tissu social. Son œil n’est pas loin de celui de Robert Doisneau quand elle photographie les enfants dans leurs jeux, ou les amoureux sur les bancs publics du jardin du Luxembourg. On peut la rapprocher aussi de Willy Ronis dans sa façon de saisir les bords de Seine et les jeux d’ombres.
Mais ce qui est bien à elle c’est la joie que lui procure Paris ; elle sait la faire éclater sur la pellicule. Il y a une joie bondissante dans ses photos. « C’est Paris et Paris que j’aime. »
Catherine Jourde,
Artiste, Connaisseur d’Art
Faut-il venir de loin, de Chypre – cette île de la Méditerranée orientale à l’antique culture – pour avoir comme Christina Drakos, cette vision si tendre et si familière de Paris ?
Peintre et photographe Christina à l’œil. Elle sait voir le détail et le tout, capter les lieux qui font l’histoire de la ville, parcourir ses rues de Belleville à Montparnasse, des Champs Élysées à la Bastille ou longer les quais de la Seine. Se réjouir aussi des vitrines, des terrasses animées des cafés et plus encore des visages croisés au long de ses flâneries qui la ramènent toujours non loin de St Germain des Prés vers le jardin du Luxembourg. Lieu magique, resplendissant dans la lumière de l’été, mélancolique l’hiver sous la neige qui l’étreint.
On sent, en feuilletant ce beau livre, le lien qui unit l’artiste à cette ville, devenue avec le temps un peu, beaucoup et à jamais la sienne.
Catherine-Claude Kiejman
Écrivaine – Biographe