La galerie d’art LUMIÈRE est heureuse de présenter une exposition de peintures et de céramiques évocatrice de Christina Drakos, subtilement intitulée « Villes Rêvées Échappées ».
Cette série est née d’un profond sentiment de déracinement, un sentiment qui refaçonne notre rapport à l’espace et à notre vie. Les mesures de quarantaine imposées pendant la pandémie ont mis en lumière notre dépendance à l’égard de l’espace et le besoin essentiel de naviguer à travers un réseau toujours changeant. Nos mouvements physiques momentanément suspendus par les restrictions de déplacement, nous ont déconnectés — non seulement des gens, mais aussi des lieux dans lesquels ils habitent. Cette contrainte d’espace a poussé Christina Drakos à entreprendre un autre type de voyage: une évasion mentale vers les villes qui occupent une place spéciale dans son cœur.
Tout au long de l’histoire, les poètes et les musiciens ont célébré la ville comme une extension du corps humain. De la « Polis » intemporelle de Cavafy, aux rues désertes et solitaires de Chatzidakis, en passant par le vibrant New York de Maya Angelou, où « les enfants dorment, échangeant des rêves avec les séraphins », jusqu’à Paris résonnant de Verlaine, qui a fait écho aux voix du monde depuis le XIXe siècle, ainsi que les canaux labyrinthiques de Venise, les rues animées de Mexico — chaque ville trouve sa place sur la toile de Christina Drakos, non pas comme de simples images, mais comme des interprétations personnelles. Ses peintures ne reproduisent pas les cartes des villes ; elles capturent plutôt l’essence presque mythique des espaces mémorisés. Christina Drakos, qui a étudié la peinture à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, entreprend un voyage empreint de spiritualité pour réimaginer la présence de ces villes chéries.
Les tableaux de « Villes Rêvées Échappées » sont imprégnés des teintes du désir et des contours du retour au foyer, évoquant le « Nostos » (retour) grec. L’espace émerge comme figure centrale, tandis que ses habitants, bien qu’invisibles au premier coup d’œil, sont tissés dans la trame des bâtiments, dans le flux et le reflux de l’eau, dans les murmures de l’air et dans la symphonie du mouvement. Dans les peintures de Christina, les gens deviennent les échos de l’ère de la pandémie – confinés mais en perpétuel mouvement, évoquant des souvenirs, des expériences et des aspirations. À travers un jeu de formes géométriques et organiques qui représentent des paysages urbains sous différents angles — que ce soit une vue aérienne, une observation au niveau des yeux ou encore de gros plans intimes — les gens sont évoqués comme des traces, des restes laissés derrière eux alors qu’ils parcourent un lieu, l’enrichissant, le réinterprétant et l’assimilant.
Dans une exploration approfondie de son dialogue avec l’espace, Christina présente une série de sculptures qui offrent une incarnation tridimensionnelle de son esprit créatif aux multiples facettes. La synergie entre les sculptures et les peintures, accompagnée de l’ajout de poèmes et de paroles ornant les murs de la galerie, élargit le récit de l’exposition. Au-delà de sa renommée en tant qu’artiste et photographe, Christina Drakos est une conservatrice expérimentée, pleinement consciente du regard mouvant du public et de l’incessante fluidité de l’art.
Les villes représentées par Christina Drakos sont des entités vivantes en mouvement. Elles semblent s’être arrêtées un instant, lui permettant de capturer leur essence avant de reprendre leur danse captivante et improvisée devant nos yeux.
Une partie des recettes de l’exposition bénéficiera à la « Fondation pour les Enfants Sagapo », soutenant l’éducation des enfants défavorisés à Chypre et dans le monde entier. Pour en savoir plus, consultez le site www.sagapo.org.
Vernissage : le 29 mars 2024 à 19h00
Durée : du 29 mars au 1er juin 2024
Horaires de visite : mercredi, jeudi, vendredi de 15h30 à 18h00 et le samedi de 11h00 à 13h00
