Kinkas est né au Brésil, dans l’état d’Espirito Santo, au coeur de la mata Atlântica, la forêt tropicale Atlantique. C’est par la suite à Rio de Janeiro qu’il passe la plus grande partie de sa jeunesse. Après des études de journalisme à l’Université Fédérale, sa passion pour le graphisme l’amène à travailler en tant qu’illustrateur pour la presse. Très tôt, il amorce une activité artistique autodidacte parallèle à son travail, au travers de diverses performances et installations. Son goût pour le design graphique évolue spontanément vers un intérêt croissant pour la couleur qui l’amène à expérimenter la peinture parallèlement à d’autres expériences plastiques.
Mais c’est en 1989, à la faveur d’un concours de graphisme parrainé par l’UNICEF, qui lui permet de remporter une bourse d’étude de 6 mois en Suisse, que sa vie prend un tournant décisif. Aussitôt après cette première expérience, il s’envole pour Paris où son choix de la peinture comme mode d’expression et terrain d’investigations s’affirme clairement. Sa première expérience picturale parisienne intitulée « Amazonica », se déploie sur le parvis du Centre Georges Pompidou en une toile de 60 mètres carrés, entièrement peinte. Par la suite, étudiant en Arts Plastiques à Université Paris 8, la rencontre déterminante avec son professeur et ami Octavio HERRERA, membre du mouvement MADI, le pousse un peu plus à choisir la peinture. Dès lors, cette passion, cette nécessité, ne le quitte plus. Sa première exposition se tient à l’Ambassade du Brésil à Paris en 1992, sous le titre «Anthropo-image».
L’univers plastique de KINKAS est imprégné de ses racines tropicales. La nature et l’humain au sein de cette entité puissante et omniprésente sont une de ses sources d’inspiration privilégiées. Cela renvoie au questionnement fondamental de la place de l’Homme dans le monde, de son action sur son environnement. Cette collision entre forces naturelles et culturelles se traduit par des éléments récurrents, en juxtaposition ou en opposition. Ainsi, le corps est traité comme une architecture déstructurée, fragmentée, comme autant de signes et symboles à déchiffrer, ceux du chaos originel, ou de la perspective d’un chaos final. L’artiste nous livre une autre topographie de l’Éros où le corps apparait le plus souvent féminin, nourricier, maternel, symbole suprême de cet hommage au vivant qui se déploie sur ses toiles.
L’exubérance, le foisonnement chromatique et graphique, où s’affirme sa prédilection pour les couleurs franches et saturées, juxtaposées, superposées en aplats et traits instinctifs, sont aussi la transcription d’un univers onirique énigmatique. Tous ces éléments de sa partition picturale s’articulent conjointement dans une harmonie complexe et aléatoire. Kinkas interroge au moyen d’un langage contemporain, l’intemporelle musique de la vie, son mystère et sa fragilité.
Depuis sa première exposition, Kinkas a su s’imposer sur la scène internationale. Ses œuvres font partie de collections privées et publiques, elles ont été exposées au Brésil mais aussi en France, en Hongrie, au Liban, au Portugal, en Suisse et aux Etats-Unis, notamment à Miami Art Basel en 2015 et Art Palm Beach 2016 .